De la médecine


Chers lecteurs,

je vais peut-être mourir. Ne vous inquiétez pas trop tout de même, je suis coriace j’en rajoute pour les besoins de la narration. Lundi prochain, je me fais opérer. Je n’ai pas vraiment l’habitude de passer sur le billard, même si j’apprécie particulièrement cette expression, si tant est que l’on s’habitue à ce genre de choses. Les temps sont durs pour la médecine, vous savez. Urgences et Docteur House sont terminées depuis longtemps et Patrick Dempsey (mon correcteur d’orthographe connaît Patrick Dempsey, c’est fou !) s’est fait éjecté de Grey’s Anatomy (m’en fiche un peu, j’ai toujours préféré Mark Sloane, mais plus personne ne dira « it’s a beautiful day to save lives » et ça, c’est triste).

Au début, je ne me suis pas méfiée. Mon chirurgien ressemble à l’un de mes profs de fac, celui qui dispensait le séminaire sur la correspondance de Flaubert, le meilleur semestre de toute l’histoire des semestres. Le père et le frère de Gustave ayant été médecins, j’ai pris ça comme un signe tout à fait favorable.

Je crois que le rendez-vous avec l’anesthésiste a été le moment le plus flippant de toute ma life, comme disent les jeunes. En général, j’évite soigneusement les moments flippants dans la vraie vie. D’aucuns diront que j’évite la vie, c’est parfaitement exact, je préfère de loin les madeleines. Bref, me voilà chez l’anesthésiste. J’ai tout de suite remarqué qu’il ressemblait, quant à lui, à Reda Kateb et comme il a joué dans Hippocrate, j’étais rassurée. C’est après que ça s’est corsé, lorsqu’il m’a posé tout un tas de questions sur mon passé médical. Je me sentais comme un suspect dans Les Experts, sauf que l’anesthésiste n’a pas mis ses lunettes de soleil sur une chanson des Who (big up, Horacio Caine, police de Miami). Avez-vous des allergies connues ? Non, mais j’ai peut-être des allergies cachées, qui sait ? De l’asthme ? Pas jusqu’à aujourd’hui, mais la semaine dernière il y a eu un pic de pollution donc qui sait ? Des enfants ? Qui sait ? Bref, en trois questions le type te fait douter de toute ton existence.

Quand il a dit, pour la prise de sang, c'est à gauche au bout du couloir, j'ai cru que j'allais défaillir. 

C’est à ce moment-là que vous prenez peur, que vous vous dites, doux Jésus, elle va se faire opérer à coeur ouvert. Et moi, je vous dis, hilare (enfin pas trop quand même, on ne sait jamais et puis j’ai signé un « formulaire de consentement éclairé à une intervention chirurgicale » et finalement, je me demande s’il était vraiment éclairé, mon consentement) que non non pas du tout, je me fais retirer un grain de beauté.

Tout ça pour ça.
A la prochaine. Peut-être.

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