L'épopée du Elle


Chers lecteurs, 

il faut que je vous raconte comment je me suis retrouvée à lire la presse féminine empruntée à la bibliothèque.

Le 9 janvier 2015, est sorti, une fois n’est pas coutume, un numéro du magazine Elle publiant une interview qui m’intéressait. Là, je suis en train d’essayer de vous convaincre que j’avais un bon prétexte pour vouloir lire ce magazine alors qu’en fait je ne veux pas vous en avouer la véritable raison. C’est un peu compliqué.  

Bref, ce qu’il faut retenir c’est que le samedi 17 janvier 2015 je m’aperçois que ma survie dans ce monde de brutes dépend du numéro du Elle de la semaine précédente. Ni une ni deux, je fonce à la bibliothèque, comme chaque fois que j’ai un problème. Néanmoins, il y avait tous les numéros et notamment de celui du 29 février 2013, sauf celui que je convoitais tant.

Avec toute la persévérance qui me caractérise, je me suis rendue à la bibliothèque tous les samedis. Ce qui ne différait pas tellement de d’habitude, finalement (ma vie est extrêmement palpitante). Je suis donc revenue bredouille 11 fois (opiniâtre, c’est mon deuxième prénom).

Le mardi 31 mars, j’avais un entretien d’embauche et comme j’étais un peu en avance (au rendez-vous de nos promesses) j’ai fait un saut, non pas à l’élastique j’ai le vertige sachez-le, mais à la bibliothèque. Je ne sais pas pourquoi, je le sentais bien ce jour-là. J’ai ouvert précautionneusement le casier et soulevé les numéros un par un en regardant la date. Il était là, mon Saint Graal.

A ce moment-là, j’ai béni l’installation des automates à la bibliothèque. J’ai énormément râlé (comme toujours) quand les êtres de chair et de sang ont été remplacés par du plastique qui parle, soit disant pour que ces mêmes êtres de chair et de sang puissent consacrer plus de temps au conseil des lecteurs. Je veux bien, mais moi je ne suis pas du genre à demander conseil. La seule fois où j’ai osé poser une question, on m’a répondu que non je ne pouvais pas emprunter Le Traité de ponctuation française, mais seulement le consulter sur place. Du coup, je n’ai pas eu l’audace de demander à la dame si je pouvais emménager deux ou trois jours dans la bibliothèque afin d’en lire les quatre cent quatre vingt dix pages sur place. J’ai ravalé ma fierté, je suis rentrée chez moi et j’ai commandé l’ouvrage sur Amazon.fr (pardon).

J’étais donc bien contente ce mardi 31 mars de ne pas avoir à m’afficher devant un être de chair et de sang (le plastique parle, mais ne juge pas) (du moins, pas encore) avec mon numéro du magazine Elle sous le bras. C’est que bon, j’ai une réputation à tenir tout de même, je ne voudrais pas passer pour une lectrice de presse féminine alors que je ne suis qu’une groupie écervelée.

2013 n’était pas bissextile, c’était pour voir si vous suiviez.

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