Le Titanic de James Cameron, la Russie d'Emmanuel Carrère et moi

Cette semaine, je cultive l’esprit d’aventure qui sommeille en moi. Je suis allée voir Titanic de James Cameron en trois dimensions au cinéma et j’ai lu Limonov d’Emmanuel Carrère en deux jours sur mon canapé.

Titanic au cinéma, c’est d’abord l’étrange impression d’être tombé dans une faille temporelle. Je suis au courant que certains cinémas dépoussièrent régulièrement de vieux films. Mais, que voulez-vous, j’habite du mauvais côté du périphérique. Dans mon cinéma favori, on préfère les blockbusters américains aux rétrospectives de Fritz Lang (ne cherchez pas, aucun rapport avec Jack, pourtant féru de culture). 

C’est étrange de dire sur l’Internet, qui n’existait pas en 1997 (du moins, pas pour le commun des mortels), qu’on a vu au cinéma en 2012 un film sorti il y a quinze ans. Et que je n’avais vu qu’en cassette vidéo grâce à mon magnétoscope via un tube cathodique. C’est fascinant, tout se passe comme si on pouvait remonter le temps et soit revivre un moment passé, soit se rattraper de ne pas l’avoir vécu. D'ailleurs, on avait vraiment loupé un truc si j'en crois les transports de ma voisine de gauche dont je préfère garder l'anonymat. Et puis, les jolies lunettes 3D-hipster donnent corps à cette fantastique expérience ! Je tais volontairement l’aspect mercantile de l’affaire parce que ça gâche mon plaisir. Néanmoins, vous ne croyez pas que si l’on inventait une vraie machine à remonter le temps, le voyage vous coûterait un bras ?

En ce qui concerne le film … On était un peu niais en 1997, quand même. J’ai bien envie de mettre ça sur le compte du doublage. Quoiqu’il en soit, j’espère que ça s’est amélioré en 2012. Dans l’oreillette on me souffle que non, mais comme j’ai foi en l’humanité (c’est tout nouveau, j’en suis encore à la version bêta) je veux croire que si. Mais le bateau est magnifique. Surtout quand il *spoiler alert* coule à pic. Quitte à passer pour une folle à lier, au cas où ça ne serait pas déjà fait, je confesse que ça m’a donné envie de tout plaquer pour partir faire une croisière. Je prends le risque de finir congelée sur un bout de bois tout en faisant la conversation à Leonardo DiCaprio mort et en écoutant Céline Dion.

Pour Limonov, même combat. Une formidable faille temporelle russe, donc tout aussi froide que la précédente. Vous allez dire que je suis influençable, ce qui n’est pas faux et me pose de nombreux problèmes on peut en reparler si vous y tenez, mais là j’ai eu envie de tout plaquer pour filer jusqu’à Roissy Charles de Gaulle et m’engouffrer dans le premier Paris – Moscou qui passe. J’aurais des opinions politiques douteuses et Édouard Veniaminovitch serait mon héros. Vodka et Slivovice (je ne sais pas quel goût ça a mais c’est aussi ce qu’on boit dans les romans de Kundera donc ça doit être de la bonne) couleraient à flots avec modération. Ce livre est un vrai zapoï !

(Quand j’aurais un chat ou un enfant, il s’appellera Zapoï. Enfin, le deuxième. Puisque le premier sera obligatoirement prénommé Gustave-Flaubert (ou Marcel-Proust, j’hésite encore). S’il y a des gens qui m’aiment dans l’auditoire, c’est le moment de joindre vos prières pour que j’ai deux voire trois chats avant d’avoir des enfants)

Aujourd’hui, l’aventure continue je me suis lavé les cheveux avec du gel douche.

(Je crois bien qu'on a la vie qu'on mérite)

Je te mets une image qu'elle est belle, lecteur, pour que toi aussi tu participes aussi à mes aventures !
(note, lecteur, la classe des lunettes 3D qu'on dirait des vraies)
(non, pas d'image de mon gel douche mais c'est du Fa, tu le trouveras dans le supermarché de ton choix)
(et de rien, pour l'assonance)